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Le caillou dans la chaussure

22 septembre 2006

Le CNE en sursis ?

La 18ème chambre de la cour d’appel de Paris doit se prononcer aujourd’hui sur la validité de ce type de contrat suite à la décision du 28 avril 2006 du conseil de prud’hommes de Longjumeau qui avait estimé que la « période d’essai » de deux ans n’était pas raisonnable et ne respectait donc pas la convention 158 de l’OIT. Mais, craignant l’arbitrage qui pourrait être rendu, le gouvernement est intervenu, par l’intermédiaire du préfet de l’Essonne, afin de demander à la cour d’appel de se dessaisir du dossier au motif que, ni elle, ni le conseil de prud’hommes, ne seraient compétents sur ce sujet. En effet, le CNE a été mis en place à travers une ordonnance du gouvernement et serait donc un règlement relevant des tribunaux administratifs et non pas une loi. Cet artifice permettrait au gouvernement de demander au Conseil d’Etat de se prononcer sur le CNE, qu’il a déjà validé en octobre 2005. Toutefois, les syndicats contestent ce possible dessaisissement de la cour d’appel car d’une part, l’ordonnance instituant le CNE aurait due être validée par le parlement et donc transformée en loi, et d’autre part, un règlement ne doit pas pouvoir modifier une loi, en l’occurrence celle concernant le licenciement.
Des nouvelles sous peu, donc, à moins qu’un report ne vienne s’immiscer dans la procédure.

Suite : Comme envisagé, la cour d'appel a reporté la décision de sa compétence au 20 octobre prochain. A suivre...

18 septembre 2006

Un monde binaire et sans nuances


Nul ne niera qu’il est éminemment difficile d’éradiquer (ou même seulement de contenir) le terrorisme, phénomène diffus et aléatoire s’il en est. Afin de tenter de limiter les chances d’être pris pour cible par des fanatiques ou des illuminés qui considèrent trop souvent comme également coupables la plupart de ceux qui ne partagent pas la virulence de leurs convictions et estiment que la fin justifie les moyens, certains, tels d’obstinés Sisyphe, s’escriment à élaborer des méthodes dont la mise en œuvre aléatoire et l’issue aussi fragile qu’incertaine ne semblent pourtant jamais les décourager. Bercés d’illusions, ils s’imaginent que la construction et l’entretien de liens (tels que les relations diplomatiques), la réduction des antagonismes et l’effacement des lignes de fractures dans la prise en compte des manières de penser des autres, peuvent aider à rétablir une certaine cordialité et un respect certain entre les peuples et entre les cultures.
Mais cela, c’était avant. Et maintenant nous sommes après. Et chacun sait bien quand nous sommes passés de avant à après, c’est le 11 septembre 2001. Et si nous savons aujourd’hui tous que le monde a changé, c’est grâce à la réaction épidermique du preux chevalier qui a pris opportunément la tête de la vengeresse croisade. Il ne s’est pas laissé abuser par les sempiternelles inepties des idéalistes rêveurs et des droits-de-l’hommistes. Nous avons tous écouté son discours simple pour esprits simples et ça nous a remué dans la colonne vertébrale. Nous avons préféré oublier que nous avions un cerveau afin de ne pas nous laisser influencer par des fadaises, mais lorsqu’un frisson a parcouru notre moelle épinière, c’est tout naturellement que nous avons réagi avec fierté et fermeté. Le monde, auparavant tellement immense, complexe et obscur, nous est enfin apparu dans sa limpide et lumineuse simplicité, un monde à notre dimension d’êtres humains simples et sans prétentions, un monde si facile à lire, où les seules valeurs possibles sont le zéro et le un, où les seules couleurs possibles sont le blanc et le noir, où l’on sait clairement ou est le bien et ou est le mal, où l’on ne peut être qu’avec nous ou contre nous. C’était si rassurant de retrouver le monde des westerns de notre enfance, peuplés de gentils très gentils et de méchants très méchants. Et même si des esprits chagrins essaient encore de saisir le monde dans toute sa complexité et dans la multitude de ses dimensions, même s’ils nous accusent de participer de la réduction des esprits et de la recrudescence du terrorisme, nous ne nous laissons plus abuser. Ni nous, ni ceux qui sont contre nous et qui partagent notre vision du monde. Il ne fait plus de doute dorénavant que nous vivons tous dans le même monde binaire et sans nuances.