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Le caillou dans la chaussure

24 février 2006

Angle mort

Une jeune femme garde ses moutons. Elle se trouve au moins à trente mètres à l’intérieur de la clôture qui entoure la bande de Gaza. Passent des soldats de l’armée israélienne qui surveillent la zone depuis l’autre côté. L'un d'entre eux ouvre le feu. Elle est touchée par deux balles et meurt.
La version des témoins palestiniens diffère sensiblement de celle donnée par l’armée. C’est habituel. Mais les explications du porte-parole de Tsahal me laissent toutefois perplexe. Les soldats se seraient selon lui sentis menacés par une personne qui était près de la clôture. Les tirs devaient être des tirs de sommation. Il évoque un problème d’angle de tir. Pour en savoir plus il faudra attendre les conclusions de l’enquête.
A trente mètres (ce qui ne me semble pas si près que ça) derrière une clôture, une bergère est menaçante pour les soldats armés. C’est pas flagrant mais il s’agit d’une zone sensible. Il est déjà arrivé que des attaques soient le fait de femmes qui portaient des explosifs. A ce moment, les soldats doivent donc effectuer une sommation. Pour autant que je sache (mais je ne connais pas les règles de l’armée israélienne sur ce point), les tirs de sommation devraient être effectués après un avertissement verbal et ils devraient être dirigés vers le haut (en direction du ciel, donc). Et là, pas de chance parce que survient le fameux problème d’angle qui coûtera la vie à la jeune femme. Comment est-il arrivé là ? Comment s’est-il manifesté ? Tout ce que l’on sait, c’est que c’est un problème à plus de 90 degrés car la bergère se trouvait en contrebas de la route où étaient les soldats.
La vie tient parfois à peu de choses. Une limite arbitraire. Quelques mauvais degrés. Un petit bout de métal, froid comme le cœur d’un soldat.

20 février 2006

La liberté de lécher les bottes

Il y a quelques mois, donc, un journal danois publie quelques mauvaises caricatures du prophète de l’Islam, Mahomet. Comme on pouvait s’y attendre, nombre de musulmans sont choqués et certains d’entre eux le font savoir avec véhémence, d’autres avec plus de mesure.
Sur ce, s’enflamme une grande partie de la presse occidentale qui proteste avec énergie pour défendre sa liberté d’expression, une et indivisible. Et force est de reconnaître qu’elle a bien raison. Les médias sont libres de dire ce qu’ils veulent, quand ils veulent, comme ils veulent. Du moins le prétendent-ils… Car si c’est bien le cas, on se demande quand même pourquoi ils se donnent habituellement tant de mal pour nous le cacher et se complaire dans un conformisme nauséabond. Ne se sentent-ils donc capables de faire la démonstration de leur liberté que pour hurler avec les loups et stigmatiser encore un peu plus l’Islam ? Les bonnes occasions de s’exprimer librement et d’afficher son indépendance sont pourtant foison mais les médias préfèrent caresser les dominants dans le sens du poil. Et quand parfois, une voix dissonante se manifeste, elle a bien du mal à se faire entendre dans l’assourdissant vacarme médiatique ambiant.
Dans l’affaire des caricatures, on aura surtout l’impression que l’intransigeance de certains dans l’utilisation de leur liberté n’existait qu’en contrepoids à leur servilité chronique.

09 février 2006

Du poids des annonceurs

M. Robert Riblet assigne en justice le Française des Jeux (FDJ) car il lui reproche le hasard programmé des jeux de grattage. Certaines chaînes de télévision s’intéressent au problème.
M6 enquête longuement et tourne un reportage de 28 minutes pour l’émission Capital du 5. Mais, selon la Société des Journaliste de M6 (SDJ), avant sa diffusion, le sujet est amputé de 8 minutes et son commentaire est ré-écrit par le directeur de l’information, afin de préserver les intérêts de la FDJ.
Sur le même sujet, l’émission de débat « Nous ne sommes pas des anges » de Canal+, qui devait être diffusée le 3, a été déprogrammée par son producteur qui estime diffamatoires les propos tenus par M. Riblet lors de l’enregistrement.
Toujours sur le même sujet, France 2 n’a toujours pas diffusé un reportage tourné le 3.
Bien entendu, les 50 millions d’euros de budget de publicité de la FDJ n’y sont strictement pour rien.
C’est d’ailleurs ce qu’explique Florence Schaal en vantant le courage de sa chaîne TF1 qui a diffusé un reportage relayant les explications de M. Riblet dans son journal de 13 heures du 4.