Les poings dans les poches serrés
L’entreprise n’aime pas le marché. L’entreprise, ce qu’elle aime, c’est le profit. Le marché, elle peut s’en accommoder. C’est, pour elle, une sorte de moindre mal. Un peu comme la démocratie.
Tous les syndicats patronaux prônent le libre-échange mais les entreprises sont les premières à tricher avec la concurrence libre et non faussée. Il arrive qu’elles s’entendent entre concurrents pour verrouiller un marché en maintenant un prix de vente élevé au détriment des consommateurs. Parfois, elles abusent de leur position dominante pour racheter (et même fermer) leurs concurrents afin de faire disparaître des produits compétitifs. Certaines utilisent des dessous de table pour obtenir l’attribution de marchés publics. Nombreuses aussi sont celles qui requièrent de l’Etat ou d’autres établissements publics des faveurs telles que des réductions de charges, des cadeaux fiscaux, des aides à l’installation ou à l’aménagement des infrastructures, etc.
Les entreprises n’aiment réellement le marché que lorsqu’elles y sont en position de force et peuvent donc y exercer leurs fonctions prédatrices en toute sauvagerie. C’est le cas avec le très particulier marché du travail. Il est particulier parce que la marchandise est aussi un moyen de subsistance, mais dans une conjoncture de chômage élevé, il l’est d’ailleurs doublement, puisque les entreprises n’y sont pas en concurrence entre elles. En effet, l’offre y étant supérieure à la demande (et l’action du gouvernement n’est pas faite pour y changer quelque chose, ce serait contre-productif), ce sont les chômeurs et les salariés qui sont concurrents les uns des autres. Les entreprises, consommatrices de main d’œuvre, ont donc fait le nécessaire auprès de leurs alliés au pouvoir afin d’exploiter positivement la situation en modifiant le rapport de force dans un sens qui leur est encore plus favorable. Mais cette fois, il y a eu rébellion.
Quelles sont les perspectives ? Si le gouvernement reste inflexible et que le mouvement de résistance s’essouffle, Dominique de Villepin aura gagné son pari, mais surtout, l’instauration du CPE n’aura été qu’une première porte à enfoncer pour ouvrir la voie à la démolition du droit du travail. Si les opposants au CPE restent mobilisés et que le premier ministre recule, le paysage restera inchangé et, pour quelques temps au moins, aucun gouvernement ne se risquera plus dans une réforme impopulaire. Mais une troisième éventualité tend à paraître de plus en plus envisageable. En effet, si le pouvoir ne cède pas et que la résistance ne faiblit pas, cette dernière pourrait bien attirer de plus en plus de monde. Et ce devrait être alors le moment pour relancer la réflexion et essayer d’étendre le mouvement vers de plus larges revendications, pour retrouver, ensemble, l’envie de rêver d’un monde où apporter des solutions ne serait pas seulement répandre la misère, et se lancer avec enthousiasme, fermeté et courage dans une tentative de reconquête de notre avenir.
Tous les syndicats patronaux prônent le libre-échange mais les entreprises sont les premières à tricher avec la concurrence libre et non faussée. Il arrive qu’elles s’entendent entre concurrents pour verrouiller un marché en maintenant un prix de vente élevé au détriment des consommateurs. Parfois, elles abusent de leur position dominante pour racheter (et même fermer) leurs concurrents afin de faire disparaître des produits compétitifs. Certaines utilisent des dessous de table pour obtenir l’attribution de marchés publics. Nombreuses aussi sont celles qui requièrent de l’Etat ou d’autres établissements publics des faveurs telles que des réductions de charges, des cadeaux fiscaux, des aides à l’installation ou à l’aménagement des infrastructures, etc.
Les entreprises n’aiment réellement le marché que lorsqu’elles y sont en position de force et peuvent donc y exercer leurs fonctions prédatrices en toute sauvagerie. C’est le cas avec le très particulier marché du travail. Il est particulier parce que la marchandise est aussi un moyen de subsistance, mais dans une conjoncture de chômage élevé, il l’est d’ailleurs doublement, puisque les entreprises n’y sont pas en concurrence entre elles. En effet, l’offre y étant supérieure à la demande (et l’action du gouvernement n’est pas faite pour y changer quelque chose, ce serait contre-productif), ce sont les chômeurs et les salariés qui sont concurrents les uns des autres. Les entreprises, consommatrices de main d’œuvre, ont donc fait le nécessaire auprès de leurs alliés au pouvoir afin d’exploiter positivement la situation en modifiant le rapport de force dans un sens qui leur est encore plus favorable. Mais cette fois, il y a eu rébellion.
Quelles sont les perspectives ? Si le gouvernement reste inflexible et que le mouvement de résistance s’essouffle, Dominique de Villepin aura gagné son pari, mais surtout, l’instauration du CPE n’aura été qu’une première porte à enfoncer pour ouvrir la voie à la démolition du droit du travail. Si les opposants au CPE restent mobilisés et que le premier ministre recule, le paysage restera inchangé et, pour quelques temps au moins, aucun gouvernement ne se risquera plus dans une réforme impopulaire. Mais une troisième éventualité tend à paraître de plus en plus envisageable. En effet, si le pouvoir ne cède pas et que la résistance ne faiblit pas, cette dernière pourrait bien attirer de plus en plus de monde. Et ce devrait être alors le moment pour relancer la réflexion et essayer d’étendre le mouvement vers de plus larges revendications, pour retrouver, ensemble, l’envie de rêver d’un monde où apporter des solutions ne serait pas seulement répandre la misère, et se lancer avec enthousiasme, fermeté et courage dans une tentative de reconquête de notre avenir.