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Le caillou dans la chaussure

19 juin 2006

Libération fâché avec les chiffres

Dans le titre de son article, Fabrice Tassel, dans Libération, se trompe énormément. Il nous annonce, en effet, qu’ « un salarié sur dix a recours aux associations » pour se nourrir. Or l’enquête du CSA sur laquelle il s ‘appuie dit tout autre chose. On peut en effet y lire en page 28 (tout comme dans le contenu de l’article) que, parmi les personnes qui font appel à l’aide alimentaire, une sur dix est salariée. Cela n’a rien à voir.
L’INSEE chiffre à environ 22,5 millions le nombre de salariés en France métropolitaine. L’enquête du CSA ne permet pas de chiffrer le nombre de personnes ayant recours à l’aide alimentaire avec précision mais nous indique qu’elle se base sur le travail de 4112 associations qui aident, en moyenne, 138 personnes par mois. Ce qui signifie que ce nombre serait entre 567.456 personnes par an, si les mêmes personnes reviennent chaque mois, et 6.809.472 personnes, si elles sont différentes chaque mois. Même en prenant l’hypothèse haute (qui est très improbable), une personne sur dix, cela nous donnerait 680.947 salariés concernés par l’aide alimentaire. Alors que le journal nous annonce qu’un salarié sur dix, soient 2.250.000 personnes sont aidées.
Le raccourci, à la recherche évidente de sensationnalisme, se retourne contre son auteur. Toutefois n’accablons pas Fabrice Tassel, car l’erreur n’apparaît pas dans le contenu de l’article mais uniquement dans son titre et son chapeau, dont rien n’indique qu’il en soit l’auteur. Mais le journal commet une erreur grossière et c’est avec impatience que l’on attend la publication d’un rectificatif.

08 juin 2006

Des châteaux en Espagne

Alors que certains rêvent d’être calife à la place du calife, de s’offrir un yacht ou un jet avec leurs 1271 années de smic ou plus encore avec leurs indemnités de licenciement, d’autres d’un code du travail qui tiendrait au dos d’un timbre-poste ou de brandir la coupe le 9 juillet prochain vers 22h à Berlin, nombreux sont ceux, autour de nous, qui ne rêvent que d’un petit sésame afin de continuer à vivre dans un pays qu’ils aiment et qui nous fait parfois terriblement honte.
Incontestablement, nos rêves sont à la mesure de notre horizon. Mais quels nuages obstruent celui de ceux qui rêvent ainsi ? Quel monde de désespoir s’offre à eux ? Et comment s’étonner, dès lors, que certains en arrivent à de telles extrémités ?