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Le caillou dans la chaussure

31 janvier 2010

Recyclage de mauvaises recettes

Depuis de nombreuses années, le FMI et la Banque mondiale aident les pays du tiers monde endettés. Enfin, « aident », c’est un bien trop joli mot pour une si vilaine action. On devrait plutôt dire « soumettent ». Car certes, ils leur accordent des prêts. Ceci afin de leur permettre de faire face à l’explosion de leurs dettes dont ils ne sont même pas en mesure de faire face aux échéances des intérêts. Pourtant la plupart de ces dettes sont iniques puisque bien souvent contractées par des gouvernements illégitimes et parfois au seul bénéfice des élites locales, voire même des seuls tenants du pouvoir, et des banques occidentales.
Or donc, le FMI et la Banque mondiale prêtent. Mais à quel prix ! Non seulement de nouveaux intérêts qui viennent s’ajouter aux précédents et qui donc ne seront jamais remboursés mais permettront de tenir ces pays par la peau du cul pour les 10 puissance 100.000 futures générations jusqu’à ce qu’elles ne se décident à la révolte et à l’arrêt de toute forme de remboursement, mais aussi et surtout au prix de restructurations immédiatement et impitoyablement brutales avec les populations : réduction du nombre des fonctionnaires, destruction des services publics, ouverture féroce à la concurrence, etc. Toutes choses qui brisent le tissu social et ignorent les besoins des gens ordinaires mais qui permettent aux pays occidentaux de continuer à tirer le meilleur parti des richesses naturelles et de profiter de marchés ouverts en rentables pour nos grandes multinationales.
Or il se trouve que chez nous, en occident, certains pays sont en difficulté. L’exemple le plus significatif est la Grèce. D’autant qu’elle fait partie de la zone euro et pourrait mettre en situation compliquée ses voisins. Les autres pays de l’UE ont donc décidé de lui venir en aide en lui appliquant les excellentes recettes du tiers monde. Un plan de secours est en cours de négociation. Nous allons sauver la Grèce. Certes on va lui demander quelques petits sacrifices. Mais c’est pour la bonne cause ! Le gouvernement grec a déjà préparé un plan d’austérité, dont on ne peut douter que les plus pauvres seront ceux qui vont en souffrir le plus, mais la Commission européenne pose elle aussi ses conditions : réduction des salaires dans la fonction publique et plafonnement des retraites. Pour commencer.
C’est ainsi, à cause de la crise financière et de ses répercussions, que certains pays dits riches risquent bien de se voir imposer des contraintes, comme ceux à qui ils en imposaient auparavant, qui, chez eux comme ailleurs, frapperont les plus démunis. Encore une fois, les puissants profitent des faiblesses des autres pour briser les quelques résistances qui subsistent encore tant bien que mal. La crise est surtout, pour eux, une bonne occasion de faire passer la pilule souvent amère de la doxa du libéralisme.

23 janvier 2010

Pourquoi cette compassion sélective ?

Je ressens toujours un peu d’écœurement devant la débauche de bons sentiments qui ressurgit régulièrement lors de chaque grande catastrophe naturelle comme le tremblement de terre en Haïti ou le raz-de-marée en Asie.
Pourtant tous ceux qui ont le cœur sur la main et n’hésitent pas à venir en aide aux victimes font indéniablement preuve de générosité. Mais ce que je parviens pas à comprendre, c’est pourquoi les victimes d’autres catastrophes moins naturelles mais tout aussi violentes n’incitent pas à la même compassion. Comment se fait-il que nous en fassions si peu pour venir en aide aux Palestiniens de Gaza dont les habitations sont bombardées [1], aux déplacés du Darfour, aux indépendantistes du Timor ou aux Rwandais découpés à la machette par leurs compatriotes ? Y aurait-il des victimes plus méritantes que d’autres ? Ou plus innocentes ? L’identification est-elle plus facile avec les victimes des catastrophes naturelles ? Ou bien les victimes des actions humaines sont-elles politiquement coupables de ce qu’elles subissent ?
Je n’ai pas de réponse définitive, juste des pistes de réflexion. Mais il est fort paradoxal que nous en fassions si peu pour les catastrophes causées par les hommes alors que c’est contre elle que nous serions en mesure d’agir avec le plus d’efficacité.
J’ai bien du mal à comprendre les raisons qui nous conduisent à trier les bonnes et les mauvaises victimes mais ce sont pourtant pour ces raisons-là qu’une fois le tremblement de terre oublié [2], Haïti pourra continuer de tenter de subsister dans la misère et sa population risque bien de n’avoir pas fini de se nourrir de galettes d’argile.


Notes
[1] Rappelons qu’un tiers des victimes de l’opération Plomb durci étaient des enfants.
[2] Cela prendra quelques semaines tout au plus, peut-être quelques mois.

10 janvier 2010

Encore des larmes

Décidement les temps sont durs et la grande Faucheuse commence vraiment à me faire chier avec son appétit féroce.
Après Lhasa (voir les videos), il y a quelques jours, c'est Mano Solo qui s'est fait happer.
Quand je pense que j'ai eu la chance de voir ensemble sur le sable du Cirque d'Hiver il y a quelques années, ils n'imaginaient sans doute pas plus que moi que la mort les réunirait si vite et si tôt.
J'ai mal au bide.