Le recyclage des victimes se doit d’être sélectif
Notre bien aimé grand Sachem, le petit père du peuple de France, fait preuve d’une grande disponibilité pour s’afficher aux côtés des victimes.
Il reste en cela fidèle à une stratégie qui semble faire ses preuves depuis de nombreuses années et dont on peut sans doute fixer le point de départ lors de la prise d’otages de la maternelle de Neuilly en 1993. L’énergumène sut saisir une occasion unique et absolument inespérée. Il participa activement aux négociations qui permirent la libération de nombreux enfants et gagna quasiment une image de héros lorsqu’il se présenta aux caméras de télévision mobilisées sur l’évènement avec un enfant dont il venait à peine d’obtenir la libération dans les bras. Cette image ne se brisa même pas sur l’écueil de son engagement sans faille aux côtés de Sa Courtoise Suffisance (© Le Canard Enchaîné) lors de la campagne pour les élections présidentielles de 1995, où il apparut pourtant comme un loser opportuniste.
Alors qu’il était ministre de l’intérieur, il reçut de nombreuses victimes (ou leur rendit visite) mais il semble être passé à la vitesse supérieure la semaine dernière en accueillant la famille de la jeune victime d’un pédophile, en se rendant aux obsèques d’un pêcheur naufragé dans le Finistère puis en offrant une oreille attentive au lycéen victime du racisme de l’un de ses professeurs.
« Je suis partout », semble vouloir signifier le zig.
« Presque partout », pouvons-nous lui répondre.
Il est, en effet, des victimes qui paraissent provoquer moins de commisération que d’autres et auprès desquelles notre grand Sachem fait preuve de beaucoup plus de discrétion. Je pense en particulier à tous ceux qui souffrent au quotidien dans leur travail, jusqu’à sombrer parfois dans la dépression et le suicide. Je pense aussi aux milliers d’accidentés du travail, à ceux qui sont délocalisés brutalement, à ceux qui vivent ou plutôt survivent dans la rue, en essayant de conserver leur dignité, aux enfants (souvent français) de parents pourchassés et expulsés pour cause de sanpapiérite aigue et dont un cas extrême est ce jeune ukrainien tombé du quatrième étage en tentant d’échapper aux keufs.
Il me semble que le gus se complait dans la pitié pour les victimes souvent hasardeuses d’accidents malencontreux ou d’individus violents ou peu scrupuleux et vis-à-vis desquels le manque de prise est évident. Par contre, il marque une indifférence certaine pour tous ceux qui subissent une violence collective plus systémique et contre laquelle il est nettement plus en son pouvoir d’agir en légiférant. Mais comme ceci reviendrait à s’employer contre sa propre idéologie, il préfère s’afficher médiatiquement afin d’occuper le terrain à travers une compassion fort sélective.
Il reste en cela fidèle à une stratégie qui semble faire ses preuves depuis de nombreuses années et dont on peut sans doute fixer le point de départ lors de la prise d’otages de la maternelle de Neuilly en 1993. L’énergumène sut saisir une occasion unique et absolument inespérée. Il participa activement aux négociations qui permirent la libération de nombreux enfants et gagna quasiment une image de héros lorsqu’il se présenta aux caméras de télévision mobilisées sur l’évènement avec un enfant dont il venait à peine d’obtenir la libération dans les bras. Cette image ne se brisa même pas sur l’écueil de son engagement sans faille aux côtés de Sa Courtoise Suffisance (© Le Canard Enchaîné) lors de la campagne pour les élections présidentielles de 1995, où il apparut pourtant comme un loser opportuniste.
Alors qu’il était ministre de l’intérieur, il reçut de nombreuses victimes (ou leur rendit visite) mais il semble être passé à la vitesse supérieure la semaine dernière en accueillant la famille de la jeune victime d’un pédophile, en se rendant aux obsèques d’un pêcheur naufragé dans le Finistère puis en offrant une oreille attentive au lycéen victime du racisme de l’un de ses professeurs.
« Je suis partout », semble vouloir signifier le zig.
« Presque partout », pouvons-nous lui répondre.
Il est, en effet, des victimes qui paraissent provoquer moins de commisération que d’autres et auprès desquelles notre grand Sachem fait preuve de beaucoup plus de discrétion. Je pense en particulier à tous ceux qui souffrent au quotidien dans leur travail, jusqu’à sombrer parfois dans la dépression et le suicide. Je pense aussi aux milliers d’accidentés du travail, à ceux qui sont délocalisés brutalement, à ceux qui vivent ou plutôt survivent dans la rue, en essayant de conserver leur dignité, aux enfants (souvent français) de parents pourchassés et expulsés pour cause de sanpapiérite aigue et dont un cas extrême est ce jeune ukrainien tombé du quatrième étage en tentant d’échapper aux keufs.
Il me semble que le gus se complait dans la pitié pour les victimes souvent hasardeuses d’accidents malencontreux ou d’individus violents ou peu scrupuleux et vis-à-vis desquels le manque de prise est évident. Par contre, il marque une indifférence certaine pour tous ceux qui subissent une violence collective plus systémique et contre laquelle il est nettement plus en son pouvoir d’agir en légiférant. Mais comme ceci reviendrait à s’employer contre sa propre idéologie, il préfère s’afficher médiatiquement afin d’occuper le terrain à travers une compassion fort sélective.