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Le caillou dans la chaussure

20 février 2009

Souffler allègrement dans la baudruche

Bon, désolé pour les gueux, mais on a eu faim les premiers. On a tout bouffé le gâteau. Et pour vous ? Ben, il reste des miettes…

Certaines aides aux populations les plus en difficultés annoncées par le princident seront sans doute les bienvenues chez leurs heureux bénéficiaires, mais je ne vous ferai pas l’affront de comparer le montant de ces subsides et des plans de secours destinés aux secteurs bancaire ou automobile. Il est vrai que les pauvres sont pauvres et qu’en conséquence, ils ne rembourseront rien. Alors que les banques, elles, vont devoir, un jour, rendre cet argent. Si toutefois, elles ne font pas faillite avant. En attendant, elles continuent d’arroser généreusement les actionnaires.
Non seulement, les banques vont devoir rembourser, mais en plus elles devront payer des intérêts. C’est d’ailleurs avec cet argent, celui des intérêts, que l’Etat a pu financer une partie des aides consenties aux plus modestes. C’est quand même fabuleux comme système. On peut donner aux pauvres parce qu’on a prêté aux riches. Je me demande bien pourquoi l’Etat ne leur prête pas plus. Moi qui croyait que le princident gérait la France comme une entreprise. Non, comme son entreprise. Droit dans ses bottes et le regard rivé sur le sombre horizon de la crise, il écoute mais il ne tient pas compte. Ça ne l’intéresse donc pas de gagner du blé ?
Ceci dit, il y aurait peut-être un autre moyen d’agir. Au lieu de prêter pas cher aux banques pour qu’elles prêtent cher à ceux qui en ont besoin, encore que, par les temps qui courent, elle préfèrent ne pas trop prêter parce que c’est trop risqué, l’Etat ne pourrait-il pas prêter directement pas trop cher à ceux qui en ont besoin (les collectivités locales, les entreprises, les particuliers) et laisser les banquiers avec le nez dans la merde dans laquelle ils sont allés fourrager joyeusement ?
C’est une manière d’agir qui me paraît plus simple, plus rapide et plus efficace. Elle ne sera donc jamais mise en application. De toute façon, je ne suis pas certain que la relance du crédit soit la bonne solution. Si je ne me trompe pas, la crise est à l’origine une crise du crédit. On a prêté trop, trop longtemps, à trop de gens potentiellement insolvables en même temps. Et brutalement, la bulle s’est dégonflée. Quantité de dettes pourries sont parties en fumée, et les autres ne vont pas tarder à suivre. Alors moi, skeujdi, et même si tout le monde s’en balance de skeujdi, c’est que quand la baudruche est enfin dégonflée, si la seule solution qu’on trouve c’est de tenter par tous les moyens de la regonfler, m’est avis qu’il y a vraiment quelque de foncièrement pervers dans ce système et qu’on ferait bien de trouver rapidement une aiguille pour faire péter la baudruche avant qu’elle nous saute brutalement à la gueule.