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Le caillou dans la chaussure

06 octobre 2008

700 milliards pour les pauvres… banquiers

Une fois n’est pas coutume, je vais prendre des risques avec ce billet. Je suis une buse en économie et je vais donc essayer de me ridiculiser en en parlant quand même. Cependant j'invite tous les commentateurs avertis (ou pas) à venir en débattre afin de me remettre à ma place. En attendant, voici donc l'étrange raisonnement qui a pris naissance dans mon sinoquet :

C’est le plan Paulson (et associés) qui m’a fait réagir, ce fameux plan de sauvetage de 700 milliards de dollars destiné à racheter les créances douteuses des banques américaines. On peut penser que sous peu, nos gouvernements européens adopteront le même type de mesures en soutien à l’économie.
Ce qui me chiffonne, c’est qu’un état, déjà très largement endetté, va devoir se procurer 700 milliards de dollars rapidement. Je ne vois pas d’autre solution que de les emprunter. On va donc solliciter de gentils prêteurs et les rémunérer correctement en intérêts. Nul doute que, par les temps qui courent, des placements garantis par l’état vont trouver facilement preneurs. Cependant, partout, les liquidités manquent. Au point que depuis des mois les banques centrales font ce qu’elles peuvent pour en injecter à la mesure de leurs moyens. Les fonds de placements, les fonds souverains, et tous les actionnaires des grandes entreprises en général, et des banques en particulier auront tout intérêt à financer ce plan qui permettra, peut-être, de sauver leurs actifs déjà placés. Ainsi ceux qui ont tant gagné, depuis tant d’années, qui ont imposés des taux de retour sur investissement déconnectés de toute réalité aux entreprises, seront, une nouvelle fois, les premiers à profiter de la situation.
Mais il y a encore pire. Les banques elles-mêmes, qui détiennent quantité de ces créances douteuses que les 700 milliards de dollars du plan sont censés faire disparaître, n’auront-elles pas aussi intérêt à prêter à l’état ? Elles pourraient ainsi se faire rémunérer sur des sommes qui vont rentrer dans leurs propres caisses en échange de satanés bouts de papiers devenus subitement sans valeur. Vu que les banques peuvent fabriquer de la monnaie par le crédit, on peut penser que le manque de liquidités ne constituerait même pas un obstacle.

Alors ce que je viens d’énoncer est peut-être (sans doute ?) profondément stupide. J’en viendrais presque à l’espérer pour ne pas désespérer. Mais je n’en pas certain et ça me travaille. Merci donc à ceux qui maîtrisent ces phénomènes de ma faire part de leurs remarques, même désobligeantes.