Un bon RMIste est un RMIste pauvre
Voire même très pauvre.
Ne pas avoir de revenus ne suffit pas. Ne suffit plus.
Le décret d'application de l'article 132 de la loi du 21 décembre 2006 de financement pour la sécurité sociale est en cours de rédaction et sa publication ne saurait tarder. Mais déjà, on peut avoir un aperçu de son contenu.
L'attribution du RMI sera soumise à une condition supplémentaire : « l'évaluation du train de vie de l'allocataire ». En voilà une chose qui en jette. Le RMIste est-il un TGViste ou un omnibussien ? Si l'évaluation dépasse la moitié du RMI annuel, son attribution pourra être remise en cause. Seront pris en compte :
- 25% de la valeur locative annuelle du logement (que l'on soit propriétaire, locataire ou occupant à titre gratuit),
- 80% des dépenses des travaux, charges et frais d'entretien relatives à l'habitation,
- 80% des dépenses en personnels et services domestiques,
- 6,25% de la valeur vénale d'une voiture si elle dépasse 10.000€,
- 0,75% de la valeur des bijoux, objets d'art ou précieux, etc.
- 80% des dépenses de voyage ou de club de sport.
Déjà, il s'agit d'une énorme intrusion dans la vie privée. Ceci dit je suis persuadé que les RMIstes sont déjà rôdés à ce sujet. L'administration sait fort bien se montrer inquisitrice.
Heureusement, à l'exception du logement et de la voiture, il me semble que les autres dépenses peuvent être masquées relativement aisément pourvu qu'elles soient payées en espèces.
Je passe sur les dépenses en personnels et services domestiques dont je ne doute pas un seul instant que de nombreux RMIstes aimeraient bien pouvoir se les permettre mais qui, pour d'étranges raisons, restent fort exceptionnelles.
Mais il suffit de cumuler le quart de la valeur locative d'un appartement de taille proportionnelle à la grandeur de la famille, quelques dépenses pour l'habitation, la possession d'un véhicule relativement récent et l'inscription à un club de sport, pour avoisiner, voire dépasser la limite établie.
Evidemment, nombre de RMIstes ne sont même pas en mesure de se loger confortablement, ni d'entretenir leur habitation, ni même de posséder un véhicule en bon état, alors s'offrir un voyage de vacances, c'est pour eux quelque chose d'un autre monde. Quant à cumuler tout cela avec un RMI pour seul revenu, il faut être particulièrement efficace ou peut-être bien aidé par sa famille ou, chose plus rare, par des amis. Mais selon les nouveaux critères d'attribution, une aide, même exceptionnelle entrera dans le train de vie du RMIste et pourrait lui causer plus de préjudice que d'avantage.
De toute façon, il y a fort à parier que tout cela n'est qu'une étape avant de pousser plus loin encore l'inquisition, de manière à réduire, encore et toujours, le nombre d'allocataires.
Restriction des critères d'admission, augmentation des radiations sous tous les prétextes imaginables (même les moins dignes), la recette a déjà été brillament appliquée contre les chômeurs. Nul doute qu'elle fera encore ses preuves envers les RMIstes.
Et ensuite, à qui le tour ?
Ne pas avoir de revenus ne suffit pas. Ne suffit plus.
Le décret d'application de l'article 132 de la loi du 21 décembre 2006 de financement pour la sécurité sociale est en cours de rédaction et sa publication ne saurait tarder. Mais déjà, on peut avoir un aperçu de son contenu.
L'attribution du RMI sera soumise à une condition supplémentaire : « l'évaluation du train de vie de l'allocataire ». En voilà une chose qui en jette. Le RMIste est-il un TGViste ou un omnibussien ? Si l'évaluation dépasse la moitié du RMI annuel, son attribution pourra être remise en cause. Seront pris en compte :
- 25% de la valeur locative annuelle du logement (que l'on soit propriétaire, locataire ou occupant à titre gratuit),
- 80% des dépenses des travaux, charges et frais d'entretien relatives à l'habitation,
- 80% des dépenses en personnels et services domestiques,
- 6,25% de la valeur vénale d'une voiture si elle dépasse 10.000€,
- 0,75% de la valeur des bijoux, objets d'art ou précieux, etc.
- 80% des dépenses de voyage ou de club de sport.
Déjà, il s'agit d'une énorme intrusion dans la vie privée. Ceci dit je suis persuadé que les RMIstes sont déjà rôdés à ce sujet. L'administration sait fort bien se montrer inquisitrice.
Heureusement, à l'exception du logement et de la voiture, il me semble que les autres dépenses peuvent être masquées relativement aisément pourvu qu'elles soient payées en espèces.
Je passe sur les dépenses en personnels et services domestiques dont je ne doute pas un seul instant que de nombreux RMIstes aimeraient bien pouvoir se les permettre mais qui, pour d'étranges raisons, restent fort exceptionnelles.
Mais il suffit de cumuler le quart de la valeur locative d'un appartement de taille proportionnelle à la grandeur de la famille, quelques dépenses pour l'habitation, la possession d'un véhicule relativement récent et l'inscription à un club de sport, pour avoisiner, voire dépasser la limite établie.
Evidemment, nombre de RMIstes ne sont même pas en mesure de se loger confortablement, ni d'entretenir leur habitation, ni même de posséder un véhicule en bon état, alors s'offrir un voyage de vacances, c'est pour eux quelque chose d'un autre monde. Quant à cumuler tout cela avec un RMI pour seul revenu, il faut être particulièrement efficace ou peut-être bien aidé par sa famille ou, chose plus rare, par des amis. Mais selon les nouveaux critères d'attribution, une aide, même exceptionnelle entrera dans le train de vie du RMIste et pourrait lui causer plus de préjudice que d'avantage.
De toute façon, il y a fort à parier que tout cela n'est qu'une étape avant de pousser plus loin encore l'inquisition, de manière à réduire, encore et toujours, le nombre d'allocataires.
Restriction des critères d'admission, augmentation des radiations sous tous les prétextes imaginables (même les moins dignes), la recette a déjà été brillament appliquée contre les chômeurs. Nul doute qu'elle fera encore ses preuves envers les RMIstes.
Et ensuite, à qui le tour ?
1 commentaires :
Oui, ils sont rodés, les RMIstes et les pauvres en général à l'intrusion dans leur vie privée.
Il y a dix ans, ma fille a dû accepter une visite domiciliaire d'une assistante sociale: il s'agissait de vérifier qu'elle couchait pas avec son colocataire, auquel cas ils n'auraient pas eu droit à deux RMI, mais à un RMI de couple.
Deux chambres, deux lits, elle n'est pas allée plus loin, à l'époque les caméras n'étaient pas encore à la mode.
Par Anonyme,à 10/2/08 16:48
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