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Le caillou dans la chaussure

10 février 2008

Dés bébés qui ne savent même pas parler

L'autre soir, ma fille, sept ans et des poussières, saisit, au moment de regagner son pieu, quelques mots du journal télévisé. On y parle du procès de l'hormone de croissance. Elle écoute un peu mais n'y entend pas grand-chose.
Je suis occupé à autre chose et ne réalise qu'elle regarde qu'au moment où elle me questionne, interpelée par une violence qui la dépasse. C'est avec des larmes pleins les yeux qu'elle cherche à comprendre :
« Mais papa, qu'est-ce qu'ils ont fait les bébés ? Pourquoi ils sont morts ? Dis, papa, pourquoi ? »
Je reste calme, stoïque mais je zappe immédiatement. Je tente de la rassurer, un peu vainement tant elle semble atteinte.
« On les a soigné avec des médicaments qui leur ont fait du mal et certains sont tombés malades, d'autres sont morts. »
Elle ne comprend pas. Ce n'est pas possible. Les docteurs, ils soignent, ils aident à guérir !
« Mais non, chérie, ils n'étaient pas méchants les docteurs, ils voulaient bien faire. Ils se sont peut-être trompés. »
Il ne me paraît pas utile de l'accabler avec les réalités de la nature humaine. Elle a encore du temps pour apprendre plein de choses et se forger sa propre expérience.
Elle est en sanglots, inconsolable. Je la serre fort dans mes bras mais rien n'y fait.
« Mais papa, c'étaient des bébés. C'est pas possible. C'étaient des bébés qui avaient même pas encore appris à parler. Tu te rends pas compte ?
- Si chérie, je m'en rends compte. C'est rare mais ça arrive. Tout le monde peut être malade, tout le monde peut mourir. C'est pas juste.
- Si c'est comme ça, elle est pas belle la vie ! »
Je compatis.
« T'as pas tort, mon p'tit loup. »
La vie est parfois franchement moche. Dégueulasse même. Et c'est même pas ça la pire. Le pire c'est qu'on s'habitue.
Mais tu verras, c'est pas toujours comme ça. Parfois aussi la vie est merveilleuse. Heureusement.