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Le caillou dans la chaussure

26 février 2009

Barack Obama peut avoir l’assurance-maladie pour pas cher

Suffit de demander à Kouchner, non ?
Nul doute que notre très philétazunien ministre se fera un plaisir de faire profiter Obama de l’excellent travail fourni aux gouvernements du Congo et du Gabon, fruit d’une longue et probante expérience. Le président américain ne manque d’ambition pour mettre en place ce projet fort coûteux en ces temps de récession financière, mais il est permis de penser que le bon docteur pourrait offrir ce rapport déjà largement rémunéré, même s’il est vrai que le recouvrement des factures a connu quelques déboires.

Black-out

Je relaie tout simplement cet appel de la Quadrature du Net comme d'autres l'ont fait ici ou .

Bon je sais, ce blog est du coup devenu tout moche (certains diront que c'était pas pire avant), mais je m'en balance.

La nuit risque bien d'être longue et sombre...

20 février 2009

Souffler allègrement dans la baudruche

Bon, désolé pour les gueux, mais on a eu faim les premiers. On a tout bouffé le gâteau. Et pour vous ? Ben, il reste des miettes…

Certaines aides aux populations les plus en difficultés annoncées par le princident seront sans doute les bienvenues chez leurs heureux bénéficiaires, mais je ne vous ferai pas l’affront de comparer le montant de ces subsides et des plans de secours destinés aux secteurs bancaire ou automobile. Il est vrai que les pauvres sont pauvres et qu’en conséquence, ils ne rembourseront rien. Alors que les banques, elles, vont devoir, un jour, rendre cet argent. Si toutefois, elles ne font pas faillite avant. En attendant, elles continuent d’arroser généreusement les actionnaires.
Non seulement, les banques vont devoir rembourser, mais en plus elles devront payer des intérêts. C’est d’ailleurs avec cet argent, celui des intérêts, que l’Etat a pu financer une partie des aides consenties aux plus modestes. C’est quand même fabuleux comme système. On peut donner aux pauvres parce qu’on a prêté aux riches. Je me demande bien pourquoi l’Etat ne leur prête pas plus. Moi qui croyait que le princident gérait la France comme une entreprise. Non, comme son entreprise. Droit dans ses bottes et le regard rivé sur le sombre horizon de la crise, il écoute mais il ne tient pas compte. Ça ne l’intéresse donc pas de gagner du blé ?
Ceci dit, il y aurait peut-être un autre moyen d’agir. Au lieu de prêter pas cher aux banques pour qu’elles prêtent cher à ceux qui en ont besoin, encore que, par les temps qui courent, elle préfèrent ne pas trop prêter parce que c’est trop risqué, l’Etat ne pourrait-il pas prêter directement pas trop cher à ceux qui en ont besoin (les collectivités locales, les entreprises, les particuliers) et laisser les banquiers avec le nez dans la merde dans laquelle ils sont allés fourrager joyeusement ?
C’est une manière d’agir qui me paraît plus simple, plus rapide et plus efficace. Elle ne sera donc jamais mise en application. De toute façon, je ne suis pas certain que la relance du crédit soit la bonne solution. Si je ne me trompe pas, la crise est à l’origine une crise du crédit. On a prêté trop, trop longtemps, à trop de gens potentiellement insolvables en même temps. Et brutalement, la bulle s’est dégonflée. Quantité de dettes pourries sont parties en fumée, et les autres ne vont pas tarder à suivre. Alors moi, skeujdi, et même si tout le monde s’en balance de skeujdi, c’est que quand la baudruche est enfin dégonflée, si la seule solution qu’on trouve c’est de tenter par tous les moyens de la regonfler, m’est avis qu’il y a vraiment quelque de foncièrement pervers dans ce système et qu’on ferait bien de trouver rapidement une aiguille pour faire péter la baudruche avant qu’elle nous saute brutalement à la gueule.

18 février 2009

Il n’y a pas de petit profit…

… Enfin, ça dépend pour qui.

Dame Parisot enrage. Elle n’est pas d’accord, mais pas d’accord du tout, avec la nouvelle idée gadget [1] de notre ventilateur [2] de Princident qui la décoiffe.
Selon elle, le profit est divisible par 2 pas par trois. Il suffit de décomposer le profit sous forme de nombres premiers et l’on voit tout de suite que 3 ne fait pas partie de la liste. Les travailleurs ont déjà touché tout plein de pognon sous forme de salaire [3], pas question que les actionnaires ne leur en filent un peu plus. D’après la matrone des patrons, il ressort du « droit de propriété » [4] des actionnaires et de personne d’autre de « décider du montant des dividendes ».
Mais ce qu’elle oublie volontiers, c’est que ce droit n’a rien de naturel et qu’il vient d’une loi. Or ce qu’une loi a fait, une autre peut le défaire. Tout aussi simplement. Certes, ceux qui font la loi sont des copains et ils ne vont pas piquer dans la poche des coquins. Il n’en reste pas moins vrai qu’en théorie au moins, il serait tout à fait possible pour le gouvernement, si bien sûr il en avait réellement la volonté, de faire ce qu’il dit. Mais que dame Parisot se rassure, cela n’arrivera pas. Et c’est bien ainsi. Parce qu’en creusant à peine, à peine, à la surface de cette idée fort creuse, j’ai eu comme un doute quant à la santé mentale de l’essaim de conseillers qui bourdonnent autour du princident. En effet, selon les chiffres fournis par la grande prêtresse du Medef, en 2007, 72 milliards d’euros ont été versés aux actionnaires alors que 147 milliards ont été investis. Ce qui nous fait grosso modo un partage un tiers/deux tiers. Si l’on souhaite donc distribuer plus équitablement les profits en en refilant un tiers aux salariés, ce n’est pas dans la poche des rapaces assoiffés de pépètes qu’il va falloir le prendre mais dans la part des investissements, ce qui, vous en conviendrez aisément avec moi, pourrait s’avérer stratégiquement désastreux pour les entreprises.
On remercie bien bas notre princident pour cette fumeuse idée qui ne mettra le feu qu’à la poudre d’escampette, mais on peut peut-être trouver d’autres moyens d’agir. Nous pouvons nous montrer plus directs et donc plus efficaces. Nous pouvons réquisitionner les entreprises [5], nous débarrasser des actionnaires en les expropriant, et donner à l’ensemble des salariés le pouvoir d’autogérer les entreprises.
Voilà un excellent moyen de récupérer les 72 milliards d’euros inutilement versés aux actionnaires à qui nous pouvons toujours réserver un stock de goudron et de plumes.
C’est irréalisable ! C’est inapplicable ! C’est utopique ! Je les entends tous couiner d’ici. Mais ce qu’ils oublient, c’est qu’il suffit qu’une majorité soit intéressée par ce changement pour qu’il ait lieu. C’est bien ça la démocratie, non ? Même pas besoin de révolution et de barricades. Juste d’utiliser la loi contre eux, comme eux, d’habitude, l’utilisent contre nous. Ce ne serait pas plaisant ?
Alors, on se bouge le cul ?


Notes
[1] Qui n’est là que pour amuser la galerie et disparaîtra aussi vite qu’elle est venue.
[2] Mais si, vous savez, celui qui s’agite beaucoup mais produit essentiellement du vent.
[3] D’après elle, 672 milliards d’euros en 2007. C’est une belle somme, dommage qu’ils soient si nombreux à la partager. Salariés, prenez donc exemple sur les patrons qui sont beaucoup moins nombreux et gagnent beaucoup plus.
[4] Qui comme chacun le sait est inaliénable quand il est privé et insupportable quand il est public.
[5] Toutes ? Oui, toutes ! On n’est pas là pour jouer du pipeau.